Le syndrome de la Fée Carabosse : faites échec aux mauvaises prophéties !

Une amie m’a justement fait remarquer que trois contes manquaient à l’appel dans mes interprétations.

Très juste ! Pourtant, je les propose quand le Psychoportrait symbolique ® s’y prête et  je les ai déjà analysés selon ma méthodologie mais sans les mettre en ligne.

Il s’agit de Cendrillon, de la Belle au bois dormant et de Blanche-neige.

Vous les trouverez bientôt dans la liste des contes mais je voulais m’attarder sur ce que j’ai appelé le Syndrome de la fée Carabosse, provocateur de vies ratées et de chagrins en tous genre.

Je trouve bien plus explicite de l’appeler ainsi plutôt que de parler de la loyauté ou la déloyauté qui nous lient à sa famille et /ou aux personnes qui nous servent d’éducateurs et qui nous lancent des anathèmes. D’ailleurs, elles peuvent être lancées par des amies, des psychothérapeutes (he oui! ) des médecins, des professeurs, bref, toute personne qui a autorité à un moment ou un autre sur notre vie.

Beaucoup de personnes ont cette marque, invisible à qui ne sait pas bien regarder sur le front,  celle  de la Fée Carabosse. Elle se lit dans l’ombre qui voile brusquement le regard, l’attitude apeurée de celle en qui la femme sauvage, la Loba* semble s’être enfuie,une mésestime récurrente, le fait de vivre des échecs à répétition,  du désespoir qui plane dans le comportement de certains hommes. Des conduites erratiques  voire suicidaires de certains , de la dépression larvée chez d’autres…

De quoi s’agit-il ?

Au dessus de notre berceau ou lors d’un moment important pour nous, un être : notre père, notre mère, une tante,un oncle,  une grand-mère,un grand-père,  un éducateur, un professeur  voire même un ami ou un amoureux , est venu lancer une malédiction :

« tu finiras comme ton père »,

« tu ne trouveras pas le bonheur »,

« tu ne te marieras pas »,

« tu ne trouveras pas l’amour »,

« les filles ne se marient pas chez nous »,

« les hommes sont tous des fainéants »,

« les couples ne durent pas, le tien n’y échappera pas » ,

« tu as pris l’intelligence de ton frère »,

« tu ne feras jamais rien de bon « ….

et j’en passe !

Telle la Fée Carabosse amère d’être laissée pour compte, et furieuse qu’on ne l’ait pas bien accueillie, la personne nous jette alors, un sort car c’est véritablement de cela dont il s’agit.

Peu importe que ce soit de fausses croyances qui sévissent depuis des années dans la famille, ou un véritable anathème !

Parfois, c’est simplement pour couper les ailes à un membre de la famille  ou à un ami qui est bien trop ambitieux ou indépendant : il remet en question les habitudes acquises et le manque d’énergie ou de dynamisme du groupe, de la personne en face de lui, il le met en danger.

A notre insu, les phrases et leur poison se diffusent lentement dans notre être !

A aucun moment, de manière claire et précise, nous ne remettrons en cause ces paroles.Il nous faudra  souvent très longtemps pour le faire. Car cela met en jeu notre système de loyauté.

Nous avons beau savoir que la personne qui nous lance la malédiction a de très mauvaises raisons de le faire : elle est aigrie, sous le coup d’une déception, de l’alcool, de la jalousie, d’un accès de folie,  que sais-je encore, … C’est comme si cette phrase venait rencontrer la part d’ombre que nous avons en nous-même et qui ne demandait que cela pour se mettre à grandir,  et à grignoter toute la lumière autour d’elle.

Quelque chose en nous veut croire en ces paroles blessantes ou stigmatisantes ou tout simplement qui nous enferment dans un comportement rigide ou une situation conflictuelle. Tant est si bien que nous allons d’une manière ou d’une autre, à notre insu souvent, nous mettre en marche pour la réaliser.

Car nous en avons fait une croyance. Ainsi va la vie, ce que nous croyons, finit par nous arriver.

  • Les femmes de cette famille qui ne se marient pas ou qui ont des amours tumultueuses à souhait
  • Ce garçon qui devient alcoolique comme son père et son oncle
  • Cet autre qui fera le malheur des femmes qu’il rencontrera car il sera incapable d’être en véritable intimité avec elles,
  • Un autre qui pensera que la souffrance fait partie intrinsèque de sa vie et qui n’osera jamais se libérer d’une union malheureuse et rechercher le bonheur.
  • Cette jeune et jolie femme qui n’arrivera pas à être enceinte puisque  dans sa famille :  » les cadettes, n’ont pas d ‘enfant ! « 
  • Cet autre qui échouera à tous ses examens car on lui a prophétisé qu’il n’arriverait à rien…

Pourquoi une telle influence sur nos vies ? Notre voix aimante, le bon parent en nous s’évertue à nier les propos, à faire preuve de pragmatisme, à les éclairer, c’est souvent un combat perdu d’avance car nous avons  besoin de croire que la malédiction est justifiée.

C’est que nous avons oublié deux choses essentielles.

Le libre arbitre : chacun a le devoir de construire sa propre vie et la souffrance n’est pas une option obligatoire

Le manque d’amour est la cause de bien des maux/mots : La personne qui nous lance la malédiction est en pleine projection : ce qu’elle dit n’est que le reflet de ses propres croyances erronées, de ses peurs ou de la pauvreté affective et spirituelle sa vie. Et qui plus est, elle porte un sombre regard sur elle-même. Elle se juge mal, elle ne s’aime pas, et n’a pas osé elle-même déjouer les prophéties qu’elle refile telle une patate trop chaude. Nous, nous aimons nous détester. En tout cas, nous nous aimons mal, voire pas du tout !

Comment s’en sortir ?

Très peu de personnes échappent au syndrome de la fée Carabosse mais beaucoup arrivent avec l’aide des autres fées à en atténuer beaucoup les effets, comme dans le conte de la Belle au Bois Dormant.

On pourrait le résumer en disant que le remède est de vraiment écouter le bon parent en nous !

Pas facile quand les exemples qu’on a eus sont calamiteux ! Qu’importe, trouvons des exemples qui nous emballent. Il en existe beaucoup. Il ne faut jamais renoncer à trouver des rayons de lumière dans la vie !

Et puis, il faut mettre en pratique tous les jours, ce petit exercice : s’aimer un peu plus chaque jour ! Oublier une fois pour toute, ces idées autour du mythe de Narcisse**. Si vous vous posez la question, c’est que vous n’allez pas vous noyez dans la rivière en cherchant à vous embrasser !!

C’est le manque d’amour (de soi) qui rend malheureux pas l’amour lui-même !  Parmi les petits signes qui vous permettent de repérer comment faire échec au syndrome de la Fée  Carabosse il y a ceux-là : de véritables petites pépites ou mieux des talismans :

  • Se féliciter
  • Se réconforter
  • S’encourager
  • S’écouter
  • Se rassurer

Tous les jours, penser à faire un geste, une pensée, poser un acte qui va dans le sens de ces derniers.

Méditer 5 minutes, sur une chaise, respirer, expirer en se concentrant juste sur ces deux gestes, prendre et donner… calmement avec amour…. permet de mieux s’entendre et de se concentrer sur l’amour que l’on ressent pour soi. De quoi remettre sérieusement en question les paroles de la Fée Carabosse !

 

Il y a toujours des fées Carabosse mais il faut les plaindre et non les détester et plus tard, si on y arrive, on peut même leur pardonner…. Et faire la paix avec elles…

 

*la loba :  femme archétypale – l’archétype de la femme sauvage mis à jour par Clarissa Pinkola Estes
*Mythe de Narcisse :  lire ici

 

 

 

 

 

 

 

Marie-Pierre Medouga, Coach de vie