Chroniques Coach de vie de Troc radio.  Ecouter la chronique : cliquez ici

 

 Instabilité, changement, mobilité versus fidélité, stabilité, caractère de ce qui reste identique….. Voilà pour les définitions. Pourquoi la constance qui était autrefois une vertu est-elle constamment battue en brèche par l’inconstance ? Pourquoi y a t-il une prime au changement ? Les inconstants·tes ont-ils·elles pris le pouvoir ?

C’est un fait sociétal, à l’heure du Zapping et d’internet où une page chasse l’autre, une application est conçue très vite et est aussi vite ringardisée par une autre, la constance n’a plus tout à fait la cote.

Etre constant était synonyme de rigueur, de droiture, de rectitude et de fidélité. Des vertus aujourd’hui remplacée par l’adaptabilité, la mobilité, et le  refus de l’engagement. Ce qui vaut pour les produits de consommation est tout aussi vrai pour les personnes.

Les entreprises demandent à leurs collaborateurs de faire montre d’autonomie, de responsabilités mais n’hésitent pas à licencier alors qu’autrefois il n’était pas rare de travailler toute sa vie professionnelle durant dans la même entreprise.

Quant à la vie de couple, les unions qui consacraient 60 ans de vie commune font l’admiration de tous dans une société où le divorce devient la norme, la baisse du mariage  une réalité (malgré un certain regain ces deux dernières années) et l’union libre une généralité.

Pourquoi la constante a t-elle eu les faveurs de la société ?

L’être humain a souvent eu horreur du changement qui est synonyme d’’inconnu (et donc de peurs) donc il recherchait  la certitude, l’engagement, l’inaltérable qui le rassurait. La constance d’humeur est une force pour certains car elle symbolise l’habitude, les règles, la stabilité pour l’entourage. L’engagement permet d’être rassuré et de parier sur l’avenir. Les entreprises ont besoin de la constance de leurs collaborateurs et employées, gage de confiance et de solidité. Les banques ont besoin que les capitaux restent chez elles,  la société globalement parie sur la stabilité.

Pourtant un double mouvement se joue, qui lui mise sur les mutations et les disruptions. Issus des évolutions dues au web, promues par les digital native ou la générations Z (ceux et celles nés·es dans les années 90), ces évolutions se fondent sur l’inconstance alias la mobilité.

 

L’inconstance est une souffrance pour ceux qui la subissent

Dans ces conditions, comment et pourquoi parler de l’inconstance ? Parce qu’elle fait souffrir ceux pour qui les maîtres-mots restent la stabilité, la fidélité, la rigueur. Ces personnes qui aiment l’ordre, l’engagement à la parole donnée et qui ne varient pas ou peu dans leurs opinions. Elles sont déstabilisées dès qu’elles sont en présence de personnes qui changent souvent d’avis ou d’humeur.

Il semblerait qu’il y ait des traits de caractères qui prédisposent à la constance. Des professions également. Etre constant, c’est opposer une certaine résistance au changement inhérent à la vie et en tout cas d’avoir besoin d’un cadre quand tout évolue.

 

La résultante d’une blessure émotionnelle

La constance est aussi une composante d’un masque : les personnes qui ont une blessure de rejet ou d’injustice auront tendance à privilégier la sécurité.Elles souhaiteront évoluer dans une ambiance où la constance est de mise.  Pourtant, il est aussi fréquent qu’elles répètent des situation qui les mettent en présence de personnes inconstantes. Car elles doivent apprendre à composer avec le changement et à gérer leur niveau d’anxiété aussi leur chemin de vie les amène-t-il à rencontrer l’inconstance. Histoire de les faire évoluer !

La constance a aussi du charme et peut se révéler utile : elle est synonyme de sécurité pour les enfants. Ces derniers, telles des plantes, ont besoin d’amour, de constance (au sens de régularité des soins) et de sécurité. Rien n’est pire qu’un parent inconstant dans son affection pour rendre un enfant anxieux ou en proie à des troubles affectifs et émotionnels. Qui pourrait devenir à son tour un parent contrôlant et souvent psychorigide.

A l’autre bout, l’inconstance est une forme d’acceptation  extrême de la mobilité : ceux qui la prônent ont  tendance à être iconoclastes, à bannir les règles ou à les transgresser et à ne pas souhaiter de cadre trop rigide dans leurs relations ou au travail. Les inconstants sont des rebelles et  pas seulement dans le registre amouraux !

La vie est mouvement, révolution, changement et… inconstance

L’impermanence est une des règles de la vie diraient les bouddhistes et les sages. Apprendre à vieillir, c’est savoir que tout change, tout passe et tout se transforme. Lire ici 

Les personnes inconstantes seraient donc dans le droit fil de la vie ?

En effet,  toute vie est instable : nos cellules changent, grandissent, vieillissent en un clin d’oeil, nous sommes soumis à la rotation de la terre donc à des rythmes quotidiens de 24 h, nous traversons des cycles et il en est de tout chose vivante… Même celles qui paraissent les plus immuables : les végétaux, les minéraux même changent de manière imperceptible. Rien n’est permanent et accueillir cette notion permet de s’adapter aux aléas de la vie.

Trop de constance tue les désirs ! : « La paix n’est pas synonyme de confort ni de calme plat »

Nathalie Sarthou-lajus : l’être humain est complexe dans ses désirs

« On ne peut pas atteindre une certaine unité de l’être sans prendre conscience des contradictions qui le constituent, souligne le psychanalyste Jacques Arènes, auteur, notamment, de La Défaite de la volonté, en collaboration avec Nathalie Sarthou-Lajus (Seuil, 2005). Notre désir est par essence protéiforme et ambivalent. » Il suffit de se pencher sur nos aspirations au bonheur ou au plaisir pour mesurer la complexité de leur nature. Nous souhaitons la paix du cœur et nous voulons vivre la grande passion amoureuse, nous voulons être reconnus et valorisés par les autres, mais sans avoir de comptes à rendre à personne, nous aimerions profiter de l’instant présent, pourtant nous n’arrêtons pas de vivre dans le futur, proche ou lointain… C’est de ces paradoxes dont nous sommes pétris. En prendre conscience et les accepter minore considérablement les troubles qu’ils peuvent générer. « La paix n’est pas synonyme de confort ni de calme plat, explique encore le psychanalyste. Elle peut être obtenue dans une certaine tension, dans un inconfort à aborder certaines choses difficiles et contradictoires en soi. Mais pour atteindre une certaine paix et apaiser nos tensions intérieures, il faut savoir renoncer à tout contrôler. En soi, comme autour de soi. »

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C’est pourquoi, ces personnes que l’on dit inconstantes ne semblent pas en souffrir car elle n’ont pas la sécurité et la tranquillité comme ligne de mire. Au contraire. Pour ces dernières la constance est synonyme  au mieux d’ennui, au pire est le signe d’une fermeture d’esprit, d’une conception rigoriste de la vie et d’un refus de l’imprévu et des aléas de la vie.

L’inconstance a été souvent évoquée en amour, pour la glorifier ou s’en plaindre !

Oeuvres traitant du thème de l’inconstance

L’insoutenable Légèreté de l’être, de Kundera. Mais ce n’est pas un roman français. Inconstance entre l’amour unique et l’amour « libertin ». On peut voir Tomas comme une figure très particulière du Dom Juan.

L’Education sentimentale, de Flaubert. Inconstance de Frédéric entre Madame Arnoux et ses maîtresses, inconstance dans la force de ses sentiments… sur fond d’inconstance politique.

Le Lys dans la vallée, de Balzac. Un ancêtre de l’Education. L’inconstance est tardive et n’arrive qu’avec la rencontre de Félix avec Lady Dudley.

Les Fleurs du mal, de Baudelaire. Inconstance de la figure de la femme aimée, je dirais.

La Philosophie dans le boudoir, de Sade. Où l’on explique pourquoi l’inconstance est meilleure que tout dans les plaisirs érotiques, en quelque sorte.

L’Oeuvre au noir, de Yourcenar. Quasiment aucun personnage constant en amour, et même en sexualité : débauche et amours uniques, sexualités diverses…

Les inconstants·es, ses personnes qui ne savent pas dire « non » ?

En dehors du registre amoureux, l’inconstance a une définition toute simple : se conduire comme une girouette au gré du vent !  Les personnes qui changent d’avis comme de chemise (et de Kelton dirait la publicité !) et qui suivent le dernier avis. Certaines d’entre elles ne savent pas dire « non » tout simplement. D’autres manquent de  confiance en elles pour oser s’affirmer et prendre position. Plutôt que d’être mal jugées, elles préfèrent dire « oui « à tout et se retrouvent souvent à gérer des situations difficiles. D’autres encore, agissent souvent sous le coup de l’impulsivité et finissent par se déjuger un peu plus tard, après avoir réfléchi.

L’inconstance à outrance, un signe de déséquilibre.

Certaines personnes souffrent néanmoins de leurs propres inconstances :  trop d’instabilité, l’impossibilité de tenir en place, une trop grande mobilité qu’elle soit professionnelle ou affective, des brusques changement d’humeur associés à des attitudes tour à tour violentes ou déstabilisantes peuvent être un signe de bipolarité, d’hyperactivité ou de dépression. Il conviendra alors de consulter un médecin généraliste ou de voir un spécialiste des troubles de l’humeur pour qu’il explore davantage le contexte et les situations et pose un diagnostic.

Constance & inconstance : les deux faces d’un même miroir.

Les inconstants seraient des inconséquents selon les constants, qui eux sont traités de psychorigides…. Seraient-ce donc là deux clans irréconciliables.

En réalité, inconstance et constance sont comme les mouvements du balancier. On peut être inconstant en amour et pas dans ses relations professionnelles ou amicales ou l’inverse…

Il s’agit de trouver le bon milieu : être sécurisé  sans en devenir intransigeant et trop contrôlant. Car les constants sont souvent des personnes parfois anxieuses et très soucieuses de garder leur entourage sous contrôle : chaque personne et chaque chose à leur place.

Il faut accueillir l’inattendu, la surprise, la joie et elle ne peut provenir souvent que de l’imprévu ! Il faut donc insuffler une bonne dose d’inconstance à sa vie pour s’aider soi-même à évoluer et changer d’avis sur soi, sur les autres. Il faut oser changer de voie, d’orientation, de travail, d’amour pour trouver un certaine forme de bonheur !

Mais il faut de la constance pour persévérer : percer et voir comme on dirait dans la langue des oiseaux (des alchimistes) !

 

Pour finir, ce magnifique poème qui fait l’apologie de l’inconstance

« Vivre, c’est être un autre.
Et sentir n’est pas possible si l’on sent aujourd’hui comme l’on a senti hier :
sentir aujourd’hui la même chose qu’hier,
cela n’est pas sentir,
c’est se souvenir aujourd’hui de ce qu’on a ressenti hier,
c’est être aujourd’hui le vivant cadavre de ce que fut hier la vie, désormais perdue. »
Fernando Pessoa

 

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