Ecouter la 1ère émission du 1er mai  sur  la vieillesse

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Etat des lieux : une vision de la vieillesse différence selon les civilisations et les cultures

https://tousentandem.com/la-vieillesse-de-a-a-z/

La vieillesse est un cheminement naturel dans la vie. Elle entraîne différents changements physiques et psychologiques. Alors que certains la redoutent et d’autres l’apprécient à sa juste valeur, il est intéressant de se pencher sur la perception de la vieillesse dans l’Hexagone.

Victor Hugo a dit « L’un des privilèges de la vieillesse, c’est d’avoir, outre son âge, tous les âges.»

Les cheveux gris sont les fleurs de la vieillesse.
Proverbe français ; Le dictionnaire des proverbes français (1749)

Pour certains est dans de nombreuses cultures occidentales : Pour certains, vieillir est une fatalité puisque la vieillesse est associée à un changement physique, à la diminution progressive des fonctions cognitives et à l’apparition de la dépendance. Elle s’accompagne même parfois du sentiment de ne plus se sentir utile. Autant de conséquences qui fragilisent les personnes dans leur estime et leur dignité.

Il suffit de lire les citations sur la vieillesse : https://www.proverbes-francais.fr/proverbes-vieillesse/

Associée à la mort, la décrépitude, la maladie d’Alzheimer, la fragilité et le coût pou poids que cet état fait porter sur la société (et les jeunes)


La vieillesse en Afrique Noire 

Louis-Vincent Thomas

En Afrique noire, principalement dans les zones rurales, la vieillesse n’est pas vécue comme une déchéance, le vieillissement se pense avant tout en termes d’acquisition et de progrès, car les sociétés traditionnelles, orales, ont besoin de leurs vieux, symboles de leur continuité en tant que mémoire du groupe. Aussi, la création d’hospices où l’on accumule des vieillards est encore refusée comme “malsaine” ou “scandaleuse”, et jamais le vieux n’est abandonné au dénuement et à la solitude.

Cette dichotomie entre les deux continents n’est pas récente.

Dans l’Antiquité ?

Chez les grecs : Cicéron décrétait même : « Il faut lutter contre la vieillesse tout comme on doit lutter contre la maladie ».

Etude sur 26 cultures – 6 continents : https://www.eneo.be/images/analyses/2012/2012-06_les_attitudes_par_rapport_aux_aines_en_fonction_des_cultures.pdf

Et la vieillesse en Asie ?

Partout cependant avec l’urbanisation galopante et l’ère industrielle, on constate une dévalorisation du rôle des ainés/anciens

Ces changements ont atteint et diminué le pouvoir de la tradition et des valeurs ancestrales de respect envers les aînés. En effet, le changement du mode de production vers un mode industriel a influencé nos cultures et a dévalué le rôle social des plus âgés et leur connaissance basée sur l’expérience.

Alexandra de Saivre de Tous en Tandem :

La transmission intergénérationnelle n’est plus aussi forte qu’avant. Alors que chaque senior a eu plusieurs vies, a une richesse liée à l’expérience que personne ne peut lui enlever, on le réduit souvent à une personne en perte de vitesse, une personne amoindrie, que l’on n’écoute plus, que l’on infantilise trop souvent.

https://theconversation.com/pourquoi-etudier-les-vieillesses-dans-leur-diversite-99392

 

Le regard porté sur le « vieillissement de la population » n’a cessé de s’affiner au cours des dernières décennies.

De nombreux études et travaux ont tenté d’informer ce phénomène, non seulement par le biais d’analyses et de projections démographiques, mais également par la mobilisation d’une réflexion politique et sociétale quant aux « adaptations » subséquentes à mettre en œuvre (politiques sociales, des retraites, de santé, de prévention, des villes, de la mobilité…), ainsi qu’aux anticipations et aux innovations à imaginer.

Les discours passent néanmoins d’une alarmisme à une vision plus optimisme et du concept du vieillissement actif : Articulés pour nombre d’entre eux autour des thèmes du « vieillissement actif » ou du « vieillissement réussi », en soulignant les opportunités de cette période de la vie pour autant que les acteurs s’y préparent, leur connotation nettement plus optimiste n’est cependant pas parvenue à occulter le déplacement d’une question de société vers une question individuelle, à savoir la responsabilisation des individus quant à leur propre parcours de vieillissement.

On a aussi parlé de Silver économie pour repérer ces consommateurs d’un nouveau type.

La vieillesse est donc passé d’un fléau, à une fatalité pour commencer à se transformer en une opportunité mais cela ne concerne pas tout le monde.

C’est aussi une manière de conscientiser ce qui se passe, les sociologue parlent de déprise :

Prendre conscience de son état de vieillesse :

Ainsi, la déprise consiste, pour les personnes qui vieillissent, à poursuivre certaines de leurs activités antérieures sur une plus petite échelle : elles continuent à conduire, mais plus sur de longs trajets ; celle qui avait un jardin potager réduit peu à peu la surface cultivée, puis y renonce pour prendre soin de quelques plantes ; celle qui a été une parfaite ménagère tout au long de sa vie – et qui était fière de bien « tenir sa maison » – en vient à déléguer certaines tâches tout en s’efforçant d’en conserver quelques-unes sur lesquelles elle se concentre ; telle autre, qui allait régulièrement à la messe, la regarde désormais à la télévision. La déprise est ainsi un processus actif à travers lequel les personnes qui vieillissent mettent en œuvre des stratégies de reconversion de leurs activités, de manière à s’économiser et afin de continuer à faire ce qui a le plus de signification à leurs yeux.

Claude Lévi-Strauss qui déclarait, alors qu’il était âgé de 96 ans : « Nous sommes dans un monde auquel je n’appartiens déjà plus. Celui que j’ai connu, celui que j’ai aimé, avait 1,5 milliard d’habitants. Le monde actuel compte 6 milliards d’humains. Ce n’est plus le mien » (Le Monde, 22 février 2005).

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